Édit du 15/08/2017 : Je rapatrie cet article aujourd’hui, car finalement, je le trouve plutôt d’actualité : nous sommes en pleines vacances scolaires, celles qu’on nous envie tant ! Et pourtant, bon nombre d’entre nous ont déjà repris le travail (certains n’ont pas arrêté, les fous 😂) pour préparer cette nouvelle année scolaire. Je me suis dit que cet article pourrait venir apaiser de nombreux collègues qui se tuent à la tâche, ne comptant pas leurs heures, préparant parfois malheureusement des burn-out de plus en plus fréquents dans notre profession et culpabilisant de ne jamais en faire assez aux yeux de la hiérarchie. Notre point d’indice est à nouveau gelé, on parle d’annualiser nos 1607 heures et de nous faire « venir travailler pendant les vacances » (sous-entendu encore une fois que nous ne faisons pas nos heures)… Je dédie donc cet article à tous mes chers collègues et de manière plus large à toutes les personnes, du privé comme du public, dont le travail prend une telle place dans leur vie qu’elles s’en rendent malades, qu’elles en mettent de côté leur vie de famille, qu’elles s’oublient… On travaille pour vivre mais on ne vit pas pour travailler ! Personne n’est irremplaçable et dites-vous bien que si demain vous n’êtes plus là, le monde continuera de tourner, alors déculpabilisez et gardez-vous du temps pour vous, car ça, personne ne le fera pour vous ! 😘
Autre précision : Cet article n’est pas là pour nous faire plaindre, pour dire que nous sommes les seuls à faire des heures supplémentaires bénévolement (et malheureusement, c’est bien trop souvent le cas dans de nombreux métiers qui comptent sur notre conscience professionnelle ou la peur du licenciement). Il est seulement là pour essayer d’aider les gens à ne plus nous voir comme des fainéants. 😄
Édit du 30/09/2014 : Petite précision car je vois de nombreux commentaires « précisant » que nous sommes payés 10 mois sur 12. C’est une légende URBAINE : Nous sommes payés pour 12 mois travaillés ! Et d’ailleurs cette légende urbaine est très vicieuse car elle sous-entend qu’on ne travaille pas autant que dans les autres métiers, mais c’est faux, comme je viens de le démontrer, nous faisons annuellement et officiellement (puisque officieusement c’est bien plus), le même nombre d’heures qu’un temps complet dans un autre métier ! Donc heureusement que nous sommes bien payés pour 12 mois de travail ! Ce qui compte c’est le temps de travail annuel. Que ce temps de travail soit réalisé sur 12 mois, 10 mois ou 6 mois, c’est la même chose ! La seule différence va se trouver au niveau du nombre d’heures par semaine qui sera plus important si on ne travaille que sur 10 mois que si on travaillait sur 12 !
Une fois n’est pas coutume, pas de dessin ou de partage de document ! Aujourd’hui, c’est une réflexion sur notre métier que je partage avec vous.
J’en suis venue à ça, suite à la demande de mise en place d’une 1/2 journée de consultation sur les nouveaux programmes. Chez nous, c’est le mardi après-midi. Dans mon école, on termine à 15h30 avec les nouveaux rythmes et lorsque la question a été posée, on nous a fait comprendre qu’on n’allait pas chipoter pour 1h.
Ajoutez à ceci, les réflexions que l’on prend à chaque fois qu’on parle de notre métier :
– Oh ça va, vous êtes toujours en vacances/en grève (ça dépend des circonstances) !
– T’es fatiguée ? Ça va quand même, t’es prof, y a pire !
– Bon allez, la première année, t’as du boulot, mais après tu refais toujours la même chose…
– Notre hiérarchie flique nos heures de réunions, on nous fait signer des fiches de présence quand on assiste aux animations pédagogiques.
Bon, c’est vrai qu’on a beaucoup de vacances par rapport aux autres métiers puisque le tout cumulé, on arrive à 16 semaines (52 semaines – 36 semaines avec les enfants)…
Et puis, je me suis mise à faire des calculs pour voir ce que je faisais réellement comme temps de travail :
Ce temps de travail est défini dans le Décret n°2000-815 du 25 août 2000. Ce document précise également que ce temps de travail de 1607 heures est réparti en 3 catégories :
– Le temps d’enseignement (24 heures X 36 semaines = 864 heures),
– le temps de service obligatoire (3 heures par semaine annualisées, soit 3 X 36 heures = 108 heures : nos réunions entre maitres, nos conseils d’école, nos Activités Pédagogiques Complémentaires, nos réunions avec les parents, nos animations pédagogiques du mercredi après-midi…)
– et le temps de préparation ( 1607 heures annuelles – 864 heures de temps d’enseignement – 108 heures de service obligatoire = 635 heures dédiées à la préparation matérielle et écrite de la classe, aux formations choisies en dehors du temps de présence des élèves, documentation, recherche…).
A partir de ce simple constat, on voit déjà que pour le grand public, quasiment la moitié de notre travail est invisible, c’est le travail de l’ombre. Combien de fois nous a-t-on rétorqué que notre métier était tranquille avec 24 heures par semaine ?
Ensuite, j’ai ramené ces 1607 heures à nos 36 semaines avec les enfants : 1607/36 = 44 heures par semaine. Ceci veut dire que, si l’on ne fait STRICTEMENT RIEN concernant l’école pendant les vacances, il nous reste 44 heures à faire pendant les 36 semaines de classe.
Voici, pour ma part, le calcul de mon temps de travail par semaine :
Le lundi, j’arrive au plus tard à 8h30 à l’école (l’école ne commence qu’à 9 h). Étant à 30 km de chez moi, je reste à l’école entre 12h et 13h30. Je ne prends que 15 minutes pour manger, le plus souvent, je travaille en même temps. J’utilise ce temps pour corriger les cahiers, faire des photocopies, m’occuper de la direction, ranger la classe des activités du matin et préparer le matériel pour l’après-midi, enregistrer les livres de la bibliothèque… Il y a toujours quelque chose à faire. Le soir, je termine la classe à 16h30, mais le temps de ranger la classe/l’école, refaire quelques corrections, préparer ce dont je vais avoir besoin à la maison pour travailler (manuels, fichiers, cahiers…), je ne pars jamais avant 17h30. Je suis donc le lundi à 9 heures de travail minimum.
Le mardi, le jeudi et le vendredi, c’est la même chose mais je termine à 15h30 avec les nouveaux rythmes. Toujours pour raisons de rangement, discussion avec des parents, préparation de documents à emporter à la maison, je ne pars pas avant 16h30, ce qui fait des journées de 8 heures.
Le mercredi, j’arrive toujours à 8h30 et je ne repars pas avant 12h30 (parents en retard pour récupérer les enfants à 12h pile, ce n’est pas un reproche, un simple constat, rangement de l’école et préparation de ce que je dois emporter à la maison). Le mercredi je suis donc à 4 heures de travail.
Petit point dans mon calcul, en temps de présence sur mon lieu de travail, l’école, j’en suis donc à 9 heures (le lundi) + 3 X 8 heures (les mardi, jeudi et vendredi) + 4 heures (le mercredi) = 37 heures par semaine. (et ce temps est un minimum, c’est bien souvent que je reste beaucoup plus tard à l’école)
Lorsque nous sommes passés à la semaine de 4 jours, nous avons « perdu » 3 heures de travail devant les enfants. Bien entendu, si les enfants ne font plus ces 3 heures, nous, nous les faisons, ce sont les 108 heures annualisées. Dans ce cadre, le mardi après-midi de 15h30 à 16h30, je fais toute l’année 1 heure d’Activités Pédagogiques Complémentaires. J’en suis donc à 38 heures par semaine.
Il me reste donc 6 heures par semaine pour préparer la classe. Le calcul est vite fait, ça me laisse 1 heure de travail par jour à faire à la maison (et donc 1 heure dans TOUT le weekend ! Mouahahahaha, je me marre).
Donc, d’après ces simples calculs, voilà mes conclusions :
– Je n’ai plus d’heures à consacrer : aux réunions avec les collègues, aux animations pédagogiques, aux conseils d’école, à la mairie, aux parents soit : 108 heures – 36 heures (le temps des Activités Pédagogiques Complémentaires que je fais 1 heure par semaine) : 72 heures.
– Je ne devrais absolument JAMAIS travailler pendant mes 16 semaines de « congés », mon temps de travail annuel étant déjà effectué.
– J’explose les 6 heures de préparation à la maison, il m’arrive très souvent de faire ces 6 heures rien que sur mon dimanche ! Et bien entendu, tous les soirs, en rentrant de l’école, je continue de travailler et régulièrement jusqu’à tard dans la soirée.
Les deux derniers points sont les plus injustes puisque personne à part nos conjoints ne nous voit travailler quand nous sommes chez nous, et pourtant, ces heures sont bien celles qui sont les plus importantes !
Je fais donc chaque année, de manière OFFICIELLE, 72 heures supplémentaires qui ne me sont pas payées, c’est en quelque sorte du bénévolat !
Je fais donc chaque année, de manière OFFICIEUSE, un nombre incalculable d’heures supplémentaires à chaque fois que je prépare quelque chose pour l’école au-delà de 19h30, plus d’1 heure le dimanche, pendant les vacances scolaires.
Depuis des années, nos dirigeants comptent sur notre conscience professionnelle et l’amour de notre métier…
Et pourtant, on continue de nous fliquer toujours plus, de nous demander toujours plus d’heures comme si nous devions justifier notre salaire (qui finalement est bien en dessous de ce qu’on devrait nous verser) ! Nos salaires sont gelés depuis plusieurs années maintenant. On nous fait sans cesse passer pour des fainéants, payés à ne rien faire, toujours en vacances ou en grève.
On réduit notre travail à de l’animation voire à de la simple garderie.
Notre métier nous l’aimons, c’est certain, et c’est peut être ça que nous envient finalement beaucoup de gens (bien plus que les vacances selon moi). Cela justifie-t-il le mépris que l’on nous porte ? Cela justifie-t-il qu’on nous en demande toujours plus pour toujours moins ? Je ne crois pas. J’espère que ce message que je partage avec vous fera peut-être revoir à certains leur vision de notre métier… Même si, après seulement 6 ans dans le métier, je n’ai déjà plus trop d’illusions de ce côté là…
A l’époque de cet article, il y avait eu de nombreuses réactions, si cela vous intéresse, elles sont toujours disponibles sur mon ancien blog : http://mysticlolly.eklablog.com/le-temps-de-travail-des-enseignants-parlons-en-a112632938
Merci 😉 😉 😉 😉 pour ce travail de fou qu’est ce blog!!! Dois-je vous dire que j’y passe des heures 🙂
Bravo et continuez de partager votre expérience avec nous.
Bonjour,
À la rentrée GS, stagiaires en classe.
Depuis juillet, je prépare. Certes pas tous les jours, mais le jour « j » arrivant….
Vous parlez du temps, et si nous parlions des investissements financiers ?
MAIS si nous faisons ce métier, c’est aussi pour une certaine joie, un certain plaisir.
Et ce sera là ma conclusion.
Merci pour ton travail et ta réflexion sur notre temps de travail « ignoré » par de nombreuses personnes. J’utilise tes dessins pour mes étiquettes emploi du temps…pour égayer mes affichages, mettre de la couleur dans une école à rafraichir.
Je suis d’accord avec toi, je n’ai jamais autant travaillé que depuis que je suis enseignante (5 ans). Je termine à 19h le soir et encore c’est parce que l’école ferme. Les vacances (sauf celles d’été), je travaille environ 5 à 6 heures tous les jours pour préparer les périodes. Chaque année est nouvelle car nos élèves sont différents. Cette année, 5 niveaux de lecture et 2 ULIS. Les rendez-vous avec les parents sont nombreux car sans eux on n’avance pas avec les élèves (plus de 30 heures sur l’année). + les heures passées en équipe éducative, équipe de suivi, les 8h*2 passées à remplir les PPRE…Je n’ai bien évidemment pas tout nommé.
Une fidèle lectrice et usagère de ton site.
Je reprends vos mots : » Combien de fois nous a-t-on rétorqué que notre métier était tranquille avec 24heures par semaine? »
J’ajoute: imaginez quand vous faites 18heures de cours par semaine! (c’est le cas en collège). Ou 12heures!! (c’est le cas d’une connaissance ayant passé l’agrégation)
Tant qu’on ne prendra pas en considération la glo ba li té du travail d’un enseignant comme on le fait intuitivement pour les autres métiers, il sera la risée de beaucoup et ne sera pas respecté.
Je ne me fais pas beaucoup d’illusions sur ce changement moi non plus.
Chère Mysticlolly vous ourriez encore éditer le même article.2014,2017,2020; rien n’a changé. Le refus d’admettre qu’un enseignant travaille beaucoup est toujours vrai, que celui ci travaille dans le public ou dans le privé, en maternelle, en primaire, en collège, en lycée, en université. Selon que l’on enseigne dans l’un ou l’autre de ces secteurs, il existe des variantes dans les conditions de travail. Idem pour les commerçants, les infirmières, les ingénieurs et tous, selon le lieu et le secteur concerné, il y a des variantes.
Cependant,si nous voulons que nos témoignages soient pris au sérieux, il est primordial que nous mettions en avant les points communs entre ces secteurs, non pas les différences. Vous soulignez une différence en évoquant seulement le primaire dans ce nouvel édit. C’est une erreur à mon avis.
Si, une chose a changé. Notre Ministère envisage une augmentation des salaires enseignants d’ici quelques années …..Avec une augmentation de notre charge de travail, ils ont décidément tout compris!!!
Perso, à choisir je prends l’inverse: pas d’augmentation de salaire mais une diminution de ma charge de travail. J’enseigne dans un lycée mais mon épouse qui travaille dans un collège pense exactement comme moi. Je suis d’accord avec vous: énormément de points communs dans nos métiers!
Oui c’est une erreur. J’enseigne à des secondes et des premières, mon beau-frère à des CM1. Aucune difficulté à nous comprendre sur la quantité de travail qui déborde grandement sur nos vies privées . Par contre, autour de nous ,exactement la même incompréhension!
Temps de présence… temps de travail… efficacité… efficience …
Mais où sont les heures d’insomnie où vous réfléchissez aux dernières difficultés, aux sortie au ciné, musée… où vous vous dites « ce serait bien pour les élèves » ce sont encore des heures de travail tout ça
Oh mais, j’y pense…ça m’arrive fréquemment aussi, je vais demander des heures sup’
Pas besoin de se justifier, je pense.
Chaque métier à ses avantages et ses inconvénients.
Et on travaille selon ses aspirations et compétences et tant mieux si c’est plus cool qu’un autre métier et tant pis si c’est l’inverse
Et tant pis aussi quand c’est très loin d’être cool mais que tout le monde pense que c’est cool!
Le besoin de se justifier vient de là : pour le métier d’enseignant, il y a une lourde tendance à ne voir que les avantages!
Bonjour,
Je suis enseignante dans le privé et je suis tout à fait d’accord avec votre article.
Être enseignante est un métier qui prend beaucoup de temps !
Et je rajouterai heureusement qu’il y a les vacances
Maryline.
je suis en accord avec ton article, et je pense que ces heures de travail non reconnues sont une source des nombreuses démissions qu’il y a eu autour de moi cette année. Je trouve ça assez inquiétant car cela touche des nouveaux enseignants mais des enseignants chevronnés, passionnés. Je pense que la hierarchie devrait vraiment valoriser les enseignants ou au moins leur faire confiance quant à leur implication.
Je trouve aussi que nos semaines sont vraiment lourdes, d’autant plus que nous sommes aussi très présents/tes auprès de nos propres enfants quand notre conjoint travaille dans le privé.
Nous cumulons notre temps de travail avec la plus grande partie de la charge des tâches domestiques, pas étonnant qu’on soit si fatigués/ées le vendredi soir.
Et n’est ce pas une chance de pouvoir être très présents pour ses enfants ? Quand les 2 conjoints sont dans le privé, on fait avec le temps qu’il nous reste (perso mes enfants sont tjrs les derniers a la crèche et à l’école et je passe ma vie à courir partout !) où on paye une nounou (mais pour cela, en effet il faut gagner plus qu’un salaire d’instit ce qui n’est pas mon cas!). Les tâches domestiques sont les mêmes que chez les instits. Et pendant les vacances scolaires, il faut en plus gérer la galère de la garde d’enfant parce qu’on continue de travailler. Je veux pas cracher sur le travail très respectable des instits, mais si parfois vous pouviez voir le verre à moitié plein ! 😉
Merci de faire remonter cet article, une petite piqûre de rappel ne peut faire que du bien !!!! Heureusement que notre métier est une « vocation » car sinon, je pense que bien souvent nous aurions eu bien des raisons de baisser les bras.
Je crois également que notre métier ne peut être qu’une vocation pour tenir dans la durée. Cela ne suffit pas toujours: dans le lycée où je travaille, une collègue que j’appréciais énormément et qui avait la fibre pédagogique a tout lâché il y a trois ans et se retrouve Conseillère de Vente à domicile. Elle est très appréciée par son nouvel employeur, 😀 pas étonnant! Je la vois très épanouie, je suis heureuse pour elle mais quel gâchis pour l’enseignement!
Merci : un article bienvenu pour ce début de journée où je suis déjà entrain de travailler pour l’école …en vacances ! Mais il n’y a que nous qui sommes au courant de toutes ces heures de travail, ceux qui nous entourent ont du mal à y croire ou se demandent pourquoi on travaille en dehors des heures à l’école.
Enfin et c’est le principal : on aime ce que l’on fait.
Bonne fin de vacances 😀
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous. Il serait également principal et important que les parents de nos élèves soient eux-aussi conscients de cette quantité de travail. Pas pour en retirer un quelconque orgueil mais pour être mieux respectés. Nos élèves nous regarderaient différemment s’ils savaient le travail que nous fournissons pour eux. Certains s’en rendent compte, mieux que leurs parents ,mais combien nous disent « bonnes vacances! » à chaque approche des congés scolaires?
Il en va de la responsabilité de nos hommes ou femmes politiques de redéfinir notre profession avec honnêteté . Au lieu de cela, ils sont les premiers à dénigrer notre travail et à souligner nos 18 heures de cours ou nos soidisantes vacances! Ce n’est pas notre rôle de nous justifier, c’est le leur ,d’expliquer toutes nos missions et le contenu de notre travail invisible.
Comme vous, j’aime ce que je fais (j’enseigne dans un lycée) mais pourquoi dois-je recevoir ce mépris de la société?
Prof de collège pas encore en vacances mais au travail un dimanche, comme quasiment tous les dimanches! Eh ouiil n’y a que nous qui sommes au courant de toutes ces heures de travail. Il faut faire avec. Et comme nous serons ENCORE en vacances dans un mois, il nous faudra encore entendre sur un ton de surprise: »mais tu travailles?! Tu n’es pas en vacances?! » Un peu relou mais que faire? Bon courage!
Bonjour! dommage que vous ne parliez pas de la fatigue physique (toujours debout à tépigner souvent) de la fatigue nerveuse dûe côté agréable du travail (enseigner demande beaucoup de patiente et d’énergie, de concentration, de répétition…) et au côté désagréable du métier ( beaucoup plus d’enfants sans repère qui nous provoquent, qui refusent de travailler, qui veulent prendre votre place, qui nous frappent). Devant le mauvais comportement de certains enfants, nous n’avons plus le droit de punir (parfois ils se sauvent quand on veut les isoler). Il faut surveiller ce que l’on dit car tot est déformé et surveiller nos gestes qui passent pour des agressions physiques! il m’a même été reproché de crier!! J’ai mis en place un système pour que l’enfant sache s’il avait une bonne conduite sur la journée!! j’ai entendu parlé de discrimination!! merci!
Quand quelqu’un dit devant mes enfants qu’ils ont de la chance d’avoir une maman enseignante parce qu’elle passe toutes les vacances avec eux et qu’elle est là tous les soirs de la semaine pour s’occuper d’eux, mes enfants rétorquent à chaque fois : pfff, viens chez nous, tu vas voir, maman elle travaille tout le temps, même en vacances, même le week-end…
Mais effectivement il n’y a que nos enfants et nos conjoints pour constater combien ce métier est envahissant au quotidien.
J’ajouterai même que cette année, pour la première fois depuis 17 ans, je n’ai pas travaillé pendant les vacances d’été (enfin, seulement la dernière semaine). Mais j’avais travaillé pendant au moins la moitié de toutes les autres vacances. Cette année, je m’offre donc le luxe de ne rien préparer mais je sais que je vais le payer cher ensuite !
Eh oui un wk chômé est possible, 1 semaine de vacances aussi, mais on le paie très cher après.
Une année je m’étais payée le luxe des 4 semaines complètes de vacances d’été; je m’étais bien promise de ne jamais le refaire!
j’ajoute qu’après 30 ans de métier j’ai beaucoup plus de travail maintenant qu’avant !!!!!
quand on voit que maintenant sur 6 heures de classe, on est obligé(e) de faire de la discipline pour mettre en place un apprentissage .
les enfants ont changé et pas forcément en bien. et ça nous demande encore plus de travail puisque nous devons aussi faire « le boulot » des parents ………..
C’est vrai! Plus on a d’ancienneté plus on pallie la surcharge de tâchesds mon lycée. Les jeunes profs sont surbookés, nous on peut encore tirer un peu sur la corde.
MERCI!!! Merci d’afficher la réalité de notre métier.
Tout est dit, rien à ajouter si ce n’est « courage à toutes et tous » !
Un article qui résume bien la réalité d’un métier dont les conditions se dégradent rapidement (le mépris grandissant de la hiérarchie et l’attitude de certains élèves). J’ajouterais juste les 10 minutes d’accueil du matin et les 10 minutes d’accueil de l’après-midi obligatoires (et où il se passe beaucoup de choses, accidents, bagarres…) qui passent encore aujourd’hui pour du bénévolat…
Oui, c’est vrai, c’est encore 54h sur 36 semaines pour les écoles à 4,5 jours et 48h pour les écoles à 4 jours ^^
Je ne veux absolument pas dénigrer vos propos mais… Dans votre calcul de temps de travail il y a quelques inexactitudes qui peuvent expliquer le hérissement ressenti par certains à la lecture de vos propos.
Exemple : le temps d’enseignement : vous le comptez de 8h30 à midi et de 13h30 à 16h30. Or ce temps est effectif de 9h a 12h et de 13h45 à 16h soit 5,25 h par jour (et 3h le mercredi) pour atteindre les 24h de présence obligatoire devant vos élèves. Le clae prend le relais il me semble entre ces plages (c’est en tout cas le cas dans l’école de ma fille et je ne vois jamais la maîtresse s’occuper des enfants en dehors de ce temps, sauf une fois par semaine quand elle se charge de l’accueil) . Donc vous ajoutez à votre journee déjà 30min le matin, 15min à midi et 30min le soir. Soit. Donc vous avez déjà plus d’une heure de dispo dans votre journée pour la préparation de la classe etc.
La pause de midi vous la comptez comme du temps de travail : il n’y a helas aucune entreprise ou c’est vu tel quel. J’ai 1h30 de pause obligatoire le midi dans mon entreprise et ce n’est pas decompté de mon temps de travail. Pour autant, je reste sur place puisque je n’ai pas le temps de rentrer chez moi.
Je considère que votre métier est avant tout très fatigant physiquement et psychologiquement car vous passez 5h par jour devant un public d’enfants, et je ne peux imaginer les ressources que cela exige. Cela dit vous ne faites pas plus d’heures que n’importe qui d’autre. Je me demande moi-même comment ça se fait que je sois toujours la dernière à aller chercher ma fille à l’école. Le soir après ma journée de 9h de travail effectif + 1,5 h de « pause » à midi (donc 10,5 heures par jour mercredi compris si je compte comme vous, soit 52,5h par semaine… Sur 42 semaines donc 2200 h annuelles….!!! Pour 2000 euros par mois contrairement à ce que vous pourriez penser… ), avec mes 10 semaines de conges/rtt par an parce que je suis chanceuse, et bien oui je suis fatiguée, j’ai pas énormément de temps pour moi, mon conjoint et ma fille. Il faut aussi que vous compreniez que pour la majorité des personnes c’est compliqué. Mes jours de rtt cette année je les ai quasiment tous utilisés pour garder ma fille les jours de grèves des instits (que je soutiens, mais c’était au dessus de mes forces d’aller manifester ou participer à des meetings quand je dois moi-même sacrifier des jours de repos pour apporter ce soutien…) je suis d’accord que l’école part en lambeau, que les politiques ne font pas les bons choix, que vos conditions de travail ne vont pas en s’améliorant et au contraire… Mais par pitié arrêtez d’essayer de démontrer que vous faites plus d’heures que le commun des mortels…
Cibou, je pense que vous ‘avez pas tout compris… Mysticlolly a bien écrit que d’autres métiers sont fatiguants également et que personne ne dit l’inverse. Les heures de présence (hors présence des enfants) à l’école sont bien des heures où l’on travaille : préparation, réunion, correction, rangement et le midi quand on reste on continue. Et comme Mysticlolly, dans notre école, nous mangeons de 12h55 à 13h15 (moment de la reprise où les élèves arrivent). Avant chacun est dans sa classe a bossé. Ce qu’elle dit n’est pas peu courant. Vous aurez toujours des gens qui en font moins mais ce n’est pas la majorité des enseignants qui effectivement dépassent largement le temps de travail pour lequel ils sont rémunérés, comme vous je suppose par rapport à ce que vous écrivez. Cordialement
Audrey
Sur un autre site, préciser les minutes comme vous le faites ne ferait qu’énerver car les gens pensent alors que nous pinaillons. Ils sont très loin d’imaginer ce qu’est une journée de travail pour un prof ou un instit, qu’il soit chez lui en distanciel ou sur son lieu de travail.
La remarque de Cibou qui s’imagine que du travail efficace de préparation de classe peut se faire sur les 30 minutes du matin, 15 minutes du midi et 30 minutes du soir le démontre très bien!!
Les propos de Cibou sont modérés et révèlent une relative conscience de certains aspects de notre travail. Cibou me semble très honnête car il exprime sans détours ses 10 semaines de congés annuels. Je devrais m’en satisfaire et le remercier? je n’y parviens pas car je vois tout le chemin qu’il reste à faire bien qu’il appartienne à une frange plus compréhensive de la population.
Je ne veux rien démontrer, je sais juste que je travaille aisément 60 heures par semaine, que je dispose de 4 semaines de congés par an, et que ni lui ni d’autres ne me croiront.
Je retourne au taf même si ça fait mal à certains de devoir juste l’entendre.
Directrice d’une école de deux classes, sans décharge… Nouveauté, car il y en a toujours, 4 niveaux CE-CM à préparer pour cette rentrée… Une pause de trois semaines cet été imposée par mon mari… Au bout de 25 ans, je commence à m’essoufler… Depuis que j’ai recommencé après le 15 août, j’ai même entendu « oui, mais c’est pas du vrai travail, c’est parce que tu le veux bien et c’est chez toi… et puis tu n’as pas encore les élèves… » 😳
Ouais idem! Quand tu dis que tu bosses on te dit que c’est parce-qu’en fait t’es sûrement trop consciencieuse et que tu veux trop bien faire… genre ton boulot n’est pas indispensable quoi.
Sarah ce que vous dites est très juste et démontre à quel point le contenu du travail d’un enseignant est ignoré. Nous devrions faire le même type de réflexions aux professionnels d’autres métiers pour qu’ils réalisent l’effet que cela provoque.
Après cette période de confinement et de télétravail obligatoire, je ne crois pas que l’on vous dirait encore aujourd’hui » et c’est chez toi « . Beaucoup de gens ont découvert que travailler chez soi est » du vrai travail » !
Je regrette beaucoup que vous ayez changé le titre de votre article, en le limitant aux enseignants du primaire. J’enseigne en collège et un peu en lycée, et même si nos quotas OFFICIELS de face à face élèves sont différents , mes collègues et moi même , nous nous retrouvons pleinement dans le réalisme de votre article.
Quoi qu’il en soit, nous vous remercions de l’avoir écrit!
Je suis tout à fait d’accord avec cet internaute anonyme.
Je connaissais le premier site de Mysticlolly de longue date et n’ai pas compris la modification du titre quelques années plus tard. 🙁
Boujour j’effecue un stage et j’aimerais savoir si il y a des heures supplémentaire et si il sont payées
Boujour j’effecue un stage et j’aimerais savoir si il y a des heures supplémentaire et si il sont payées
Bonjour à toutes et à tous!
Les choses n’ont pas bcp changé depuis 2017, si?
Je suppose que comme moi vous avez repris à fond vos préparations de rentrée à la mi aout et je suppose que comme moi, on vous a dit des dizaines de fois la sem passée: « Bonne rentrée! » Je suppose aussi que comme moi vous êtes au boulot ce wk et que tout le monde vous imagine en ballade avec ce temps magnifique?
Les préjugés sur l’enseignement ont la vie dure! 😀
Bonjour,
C’est très intéressant de lire votre article. Je me pose actuellement des questions pour devenir instit. J’ai fait des études qui conduisent à des métiers en entreprise mais je ne m’y retrouve pas. De plus, j’ai aussi une mère instit qui em dit de ne surtout pas faire ce métier ainsi je suis perdue.
Ma grande crainte est de ne pas réussir à absorber la charge de travail (et je ne me rends pas compte de ce qu’elle peut représenter). Qu’en est-il aussi de la fatigue nerveuse ? J’ai peur d’idéaliser le métier car à la télé, en centre formation… on nous montre principalement que les beaux côtés
Merci pour cette article fabuleux qui décrit super bien la situation. Étant jeune enseignante je suis submergée. Il faudrait signer une pétition pour avoir une augmentation
Bientôt 30 ans d’expérience et toujours autant submergée. Je suis en vacances ce soir mais beaucoup pensent que je le suis depuis longtemps! Jeune prof je croyais que cette situation s’arrangerait avec l’expétience…j’ai le regret de vous dire que non.
Signer une pétition? vous apprendrez avec les années que très peu de gens signeront pour vous car ils s’imaginent que c’est un travail cool. Il faudra trouver votre satisfaction ailleurs que dans l’argent ou la reconnaissance.
Extra cet article.Je ne suis pas enseignant du primaire- j’enseigne à des lycéens et 2 classes de collège- mais je m’y retrouve à fond. Dans de nombreux commentaires aussi. Courage à tous!
Bonsoir. Habituellement à cette heure je commence ma deuxieme journee de travail. Aujourd’hui, je viens d’arrêter de travailler et il n’y aura pas de deuxieme journee parce que ce sont les vacances! Je vais aller fouiller dans Marmiton, mijoter un bon plat et me coucher tôt …quelle chance!
Une enseignante privilégiee
Bonjour. Suite au covid et au dévelopement du télétravail, les enseignants qui vivent cela depuis toujours pourraient être mieux compris. Du moins je l’espère, deux de mes enfants étant profs comme vous tous.1 instit et 1 prof de collège.Pour garder régulièrement leurs enfants je sais la quantité de travail que vous faites, Elise et tous les internautes. Ne vous découragez pas.
Semaine prochaine pour moi :
– lundi en formation à 1h30 de chez moi donc 7 heures de formation et trois heures de route
– mardi visite de l’école par la mairie à 17h, il y en aura pour deux heures je pense
– mercredi conférence pédagogique de 8h30 à 11h30 avec 30 minutes de route aller
– jeudi formation aux risques professionnels de 17h15 à 19h15, 45 minutes de route aller
J’aime mon métier, j’adore le matin retrouver les petites bouilles de mes élèves.
Mais, à ce rythme là, je crains de ne pas avoir la patience nécessaire pour faire travailler
mes élèves car je serai trop fatiguée pour cela.